Plateaux

« Le plateau de service est, avec le pichet, l’objet-roi de la visibilité dans les cafés (mais aussi les maisons). Il est en mouvement constant, circulant de table en table, présentant la marque de manière active et associée au geste du serveur.

C’est une « affiche mobile » au cœur de l’acte de consommation. Les matériaux utilisés (tôle peinte, plastique) et les graphismes sont de bons indicateurs de leur période de production. Ils matérialisent le partenariat étroit entre la marque et le réseau des cafetiers-restaurateurs. »

 


Porte clés – Stylos

« L’essor du porte-clés publicitaire dans les années 60 marque un tournant. On passe d’une publicité sur le lieu de vente (PLV) à une communication qui entre dans la sphère privée, dans la poche du consommateur. Souvent réalisés en plastique, un matériau moderne et peu coûteux, ils témoignent de la démocratisation des « goodies ». C’est une forme de marketing plus direct et personnel, visant à créer un lien de loyauté quotidien avec la marque. La diversité des formes et des matières illustre la créativité sans cesse renouvelée de la communication par l’objet. »

 


Protege-cahiers

« Dans la même veine que les buvards, le protège-cahier ancre la marque dans l’univers de l’école. Sa durée de vie, plus longue que celle d’un buvard, assurait une visibilité quotidienne à la marque pendant toute une année scolaire. Le graphisme était souvent ludique, parfois éducatif (tables de multiplication au dos, etc.), mais toujours centré sur l’icône.

Cela témoigne de la stratégie de Bardinet de chercher une imprégnation culturelle totale, en touchant toutes les strates et tous les âges de la société. »

 


Publicités de magazine

« Contrairement à l’affiche, conçue pour un impact visuel immédiat dans la rue, la publicité de magazine s’invite dans l’intimité du foyer. Le message peut y être plus détaillé, avec davantage de texte pour argumenter sur la qualité, suggérer des recettes de cocktails ou raconter l’histoire de la marque.

Le support (type de magazine) permettait un ciblage plus précis de l’audience (ménagères, hommes, CSP+…). Ces publicités sont un excellent témoignage du discours commercial de la marque et de la manière dont elle cherchait à dialoguer avec ses consommateurs à différentes époques. »

 


Pyrogenes

« Témoins de la Belle Époque, les pyrogènes étaient des objets fonctionnels indispensables sur les comptoirs des cafés et dans les foyers, avant la généralisation des boîtes d’allumettes. Bardinet, comme d’autres marques d’alcool, a très tôt saisi leur potentiel comme support publicitaire de premier plan. Les pièces de cette période sont particulièrement intéressantes car elles montrent une iconographie « Negrita » souvent naïve et variable, antérieure à la standardisation par les grands affichistes. Elles sont le reflet direct de l’imaginaire colonial de la IIIe République, où une figure perçue comme « exotique » était un argument de vente et un gage d’authenticité pour un produit venu des lointaines colonies. »

 


 

Sous Bock

« Le sous-bock est l’objet publicitaire par excellence du monde des cafés. Produit en masse, peu coûteux et très visible, il est un support de communication direct, placé juste sous le regard du consommateur.

Sa nature éphémère et jetable en fait un excellent marqueur temporel : le style graphique, les slogans, le type de carton utilisé permettent de dater assez précisément une période de production. Étudier leur évolution, c’est voir comment l’identité visuelle de Negrita a su s’adapter sur un tout petit format pour un maximum d’efficacité. »

 


Contrefacons

« La contrefaçon est l’hommage involontaire du vice à la vertu. La présence de faux dans votre collection est une preuve irréfutable de l’immense succès et de la désirabilité de la marque Negrita à une certaine époque. Son identité visuelle était si forte et reconnue qu’elle suscitait la convoitise et l’imitation frauduleuse. L’étude de ces contrefaçons, souvent maladroites, permet par contraste de mieux apprécier la qualité graphique et de fabrication des objets originaux. »

 


Qu’est ce que le Clissage ?

Clissages
Disponible en raphia, les clissages mettent en valeur l’image traditionnelle et exotique des alcools et spiritueux. Leur confection artisanale et leur aspect modulable donnent à chaque bouteille, carafe ou flacon un caractère authentique, voire rustique.
Source : http://www.meynard-packaging.com/portfolio/clissage/

La bouteille ainsi clissée s’appelle une Dame-Jeanne : Grande et grosse bouteille (de verre, de terre, de grès, etc.) souvent enveloppée d’osier ou de jonc, d’une contenance pouvant aller de deux à cinquante litres, servant au transport de certains liquides. Synonime : bonbonne.

Si l’objectif du clissage au 19° et début 20° siecle était de solidifier les bouteilles, la pratique existe toujours, à des fins décoratives (cf lien ci dessus Meynard Packaging, aux Chartrons).

La maison Bardinet comptait parmi ses nombreux métiers ouvriers les « Clisseuses », le plus souvent des femmes, qui envellopait d’osiers les différentes bouteilles aisni produites 

C’etait le cas notamment de madame Artiguebielle, clisseuse jusqu’en 1943 aux Chartrons. Elle participa d’ailleurs,  au séminaire à Royan

 

Témoignage de Mr Feillou, son petit fils :

« le lundi 17 mai 1943, ma grand-mère partit à son travail chez Bardinet. A ce moment là, les américains commencèrent à bombarder la base sous-marine à haute altitude, avec leurs « Liberator ». Malheureusement, une bonne partie de Bacalan fut arrosée. Il y eut 175 morts. Ma grand-mère, du coup, loupa son tramway. Elle le vit partir au loin. Une bombe tomba dessus…
La maison de mes grands-parents, 202 cours Dupré de Saint-Maur, disparut sous les bombes. Mes grands-parents quittèrent alors Bordeaux. D’où le certificat de travail de ma grand-mère, que je vous joins, qui donne des détails sur les implantations de l’époque de la maison Bardinet, ainsi qu’un courrier relatif à une petite indemnité que leur accorda, via Bardinet, le syndicat des négociants en vins et spiritueux de Bordeaux et de la Gironde. »